Parce que Mobilizon n’est pas un média social. Les géants du web utilisent des mécaniques qui manipulent nos egos pour enfermer notre attention dans leurs médias sociaux. Afficher en gros combien de personnes nous «suivent» flatte nos egos et nous pousse à nous impliquer dans la mise en scène de notre vie sur ces plateformes attentionnelles. Permettre de suivre l’activité de personnes sur un outil numérique peut donc avoir des conséquences désastreuses, tout en présentant un intérêt faible pour un outil d’organisation d’événements et de gestion de groupes. Dans Mobilizon, ce sont les groupes, et non les individus, qui sont au cœur des fonctionnalités.
Vous trouverez ici [notre documentation d’utilisation de Mobilizon](@:link.jmz-docs/use). Si vous n’y trouvez pas la réponse aux questions que vous vous posez ou si vous pensez qu’il y manque des informations, venez en discuter avec nous sur [notre forum des contributions](@:link.jmz-forum).
Avant de nous engager dans deux ans de travail pour développer Mobilizon, nous avons pris le soin de regarder ce qui se faisait ailleurs, et de nous demander s’il ne serait pas mieux de contribuer à un projet existant. Il existe plusieurs autres outils de gestion d’événements et groupes assez intéressants, mais nous n’en avons trouvé aucun qui remplisse tous nos critères. Nous voulions un logiciel libre, fédéré selon le protocole ActivityPub, fonctionnel à grande échelle, conçu hors de l’économie de l’attention, et pouvant répondre aux usages d’un public militant. Un tel logiciel n’existait pas, donc nous l’avons fait. Nous ne prétendons pas par ailleurs que Mobilizon est mieux que l’un ou l’autre de ces outils. Il correspond à un public, à un besoin. Nous croyons aussi fermement que la diversité des projets est une bonne chose. Le capitalisme nous a appris à penser: «un désir, un besoin, une marque», qu’il s’agisse d’un soda ou dune petite feuille jaune amovible auto-adhésive. Nous pensons que chaque outil a sa place, et nous ne cherchons pas à faire de Mobilizon un outil dominant. Enfin, nous considérons que la [coopétition](https://fr.wikipedia.org/wiki/Coop%C3%A9tition) entre outils libres et fédérés sera à terme bénéfique pour établir des normes, des protocoles et des usages plus robustes et résilients.
Lorsqu’une personne installe Mobilizon sur son serveur, elle crée une _instance_ de Mobilizon. Concrètement, il s’agit d’un _site web_ généré et géré par le logiciel Mobilizon. Ce site web Mobilizon permet à des personnes de créer des comptes, des groupes, des événements, etc.: les données ainsi créées se nichent alors sur le disque dur du serveur de l’instance Mobilizon. C’est pour cela qu’on dit aussi qu’il s’agit d’un _hébergement_. On peut comparer ces hébergements à des locaux, comme une maison des associations ou un immeuble d’appartements. Chaque personne se créant un compte installe ses affaires (ses données, ses contenus) dans l’appartement. Chaque groupe créé prend possession, en quelque sorte, d’une des salles communes. Les utilisateurs et utilisatrices de ces locaux peuvent avoir l’impression de s’approprier les lieux… mais concrètement, le propriétaires des murs, celui qui est en capacité d’instaurer un règlement intérieur et de le faire respecter, c’est l’hébergeur.