Tout d’abord, il va falloir des connaissances en Git et en Elixir. Si cela ne vous dit rien, c’est que, pour l’instant, le projet n’est pas en capacité de recevoir vos contributions en code. Ensuite, il suffit d’aller sur [le dépôt du logiciel](@:git.mobilizon), et d’écrire une issue ou bien de le forker pour commencer à proposer ses propres contributions. Bien entendu, c’est toujours mieux de venir se parler avant, par exemple en utilisant [notre salon Matrix](https://matrix.to/#/#Mobilizon:matrix.org).
Le plus simple, c’est de venir parler avec nous, sur [l’espace dédié à Mobilizon](@:link.jmz-forum) dans notre forum des contributions. Souvenez-nous que nous ne sommes pas une multi-nationale du web, ni même une grosse start-up, mais une association de moins de 40 membres (qui mènent d’autres projets en parallèle). Ne vous formalisez pas si nous mettons du temps à vous répondre!
Attention: si votre objectif est la promotion, la popularité, la viralité, la célébrité, le buzz, etc. Mobilizon n’est probablement pas l’outil qu’il vous faut. Mobilizon est un outil qui permet de publier des événements, et de s’organiser en groupe (avec des discussions, un espace de liens partagés, et la publication de billets). **Mobilizon n’est pas un média social, ni un outil de communication virale**: il faut plutôt le considérer comme un espace d’autonomie pour votre groupe, dont les membres pourront suivre les nouveaux contenus. Si vous souhaitez populariser un événement ou le billet que votre groupe a publié sur Mobilizon, le mieux reste d’en partager le lien sur vos médias sociaux habituels, listes de diffusion, et autres moyens de communication sociale.
Le fonctionnement de Mobilizon a été pensé pour répondre aux besoins des groupes qui souhaitent s’organiser en interne tout en ayant une existence publique. Cela se traduit en plusieurs outils, publics et/ou internes au groupe: - _(public)_ une page de présentation du groupe, présentant sa description ainsi que ses événements et billets publics; - _(public ou interne)_ un outil de publication d’événements; - _(public ou interne)_ un outil de publication de billets, à la manière d’un blog minimaliste; - _(interne)_ un outil de discussions de groupe, à la manière d’une catégorie de forum; - _(interne)_ un annuaire des liens utiles du groupe, avec accès direct à des outils collaboratifs. Ces outils sont là pour que les aventures collectives ne se limitent pas à un hashtag et un rassemblement, en donnant aux bonnes volontés les moyens de créer du collectif et de favoriser le faire ensemble.
Être libre ne signifie pas être au-dessus de la loi! Chaque hébergement Mobilizon peut décider de ses propres conditions générales d’utilisation, dans le cadre de la loi dont ils dépendent. Par exemple, en France, les contenus niant l’holocauste sont interdits et peuvent être signalés aux autorités. Mobilizon permet aux internautes de signaler un contenu problématique aux personnes qui hébergent cette instance, et chaque hébergeur doit alors appliquer sa modération conformément à ses conditions générales et à la loi. Le système de fédération, quant à lui, permet aux hébergeurs de décider avec qui ils veulent se mettre en réseau, ou pas, selon les types de contenus ou les politiques de modération des autres.
Mobilizon n’est pas une plateforme centralisatrice: c’est un logiciel qui permet à un hébergeur de créer un site web de gestion d’événements et de groupes. C’est ce site web que l’on appelle une _instance Mobilizon_. La première personne légalement responsable est celle qui publie des contenus illicites ou problématiques. Cependant, selon les lois du pays dont dépend l’instance Mobilizon, l’hébergeur de cette instance peut aussi être co-responsable des contenus illicites. Par exemple, en France, tout hébergeur informé en bonne et due forme d’un contenu manifestement illicite en devient co-responsable s’il ne prend pas au plus vite les mesures pour le dépublier.
Mobilizon n’est pas pensé pour être le «Facebook killer». Nous voyons bien le danger qu’il y a à publier un rassemblement militant sur Facebook, une plateforme monopolistique qui [multiplie les scandales](https://dayssincelastfacebookscandal.com) concernant la vie privée et la manipulation de l’opinion publique. Seulement, comparés à ceux des géants du web, nos moyens sont modestes. Notre ambition l’est tout autant: commençons par un outil qui fait peu mais bien. Un outil construit sur une base solide qui permettra ensuite d’évoluer au gré des contributions communautaires. Nous avons fait le choix de nous concentrer sur les besoins spécifiques d’un public particulier (le public militant), ce qui n’empêchera pas d’autres communautés d’utiliser Mobilizon dans d’autres cas. Ensuite, à plus long terme, nous serons en mesure d’adapter l’outil à ces autres publics. De plus, nous ne voulons pas reproduire la toxicité de Facebook. Les entreprises du [capitalisme de surveillance](https://mooc.chatons.org/mod/lesson/view.php?id=70) utilisent les mécanismes de l’économie de l’attention pour enfermer nos usages, capter nos comportements et nous imposer de la publicité. Mobilizon ne dépend pas d’un tel modèle économique: c’est l’occasion d’essayer de faire mieux, en faisant autrement.
Avant de nous engager dans deux ans de travail pour développer Mobilizon, nous avons pris le soin de regarder ce qui se faisait ailleurs, et de nous demander s’il ne serait pas mieux de contribuer à un projet existant. Il existe plusieurs autres outils de gestion d’événements et groupes assez intéressants, mais nous n’en avons trouvé aucun qui remplisse tous nos critères. Nous voulions un logiciel libre, fédéré selon le protocole ActivityPub, fonctionnel à grande échelle, conçu hors de l’économie de l’attention, et pouvant répondre aux usages d’un public militant. Un tel logiciel n’existait pas, donc nous l’avons fait. Nous ne prétendons pas par ailleurs que Mobilizon est mieux que l’un ou l’autre de ces outils. Il correspond à un public, à un besoin. Nous croyons aussi fermement que la diversité des projets est une bonne chose. Le capitalisme nous a appris à penser: «un désir, un besoin, une marque», qu’il s’agisse d’un soda ou dune petite feuille jaune amovible auto-adhésive. Nous pensons que chaque outil a sa place, et nous ne cherchons pas à faire de Mobilizon un outil dominant. Enfin, nous considérons que la [coopétition](https://fr.wikipedia.org/wiki/Coop%C3%A9tition) entre outils libres et fédérés sera à terme bénéfique pour établir des normes, des protocoles et des usages plus robustes et résilients.
Lorsqu’une personne installe Mobilizon sur son serveur, elle crée une _instance_ de Mobilizon. Concrètement, il s’agit d’un _site web_ généré et géré par le logiciel Mobilizon. Ce site web Mobilizon permet à des personnes de créer des comptes, des groupes, des événements, etc.: les données ainsi créées se nichent alors sur le disque dur du serveur de l’instance Mobilizon. C’est pour cela qu’on dit aussi qu’il s’agit d’un _hébergement_. On peut comparer ces hébergements à des locaux, comme une maison des associations ou un immeuble d’appartements. Chaque personne se créant un compte installe ses affaires (ses données, ses contenus) dans l’appartement. Chaque groupe créé prend possession, en quelque sorte, d’une des salles communes. Les utilisateurs et utilisatrices de ces locaux peuvent avoir l’impression de s’approprier les lieux… mais concrètement, le propriétaires des murs, celui qui est en capacité d’instaurer un règlement intérieur et de le faire respecter, c’est l’hébergeur.
L’hébergeur désigne la personne, ou plus souvent le groupe de personnes (association, entreprise, collectif, etc.) qui propose un service en ligne. Dans la pratique, ces personnes disposent d’un serveur sur lequel elles installent un logiciel (par exemple le logiciel Mobilizon). Cette installation du logiciel, appelée instance, est accessible en ligne par le public, sous la forme d’un site web Mobilizon. Le public peut donc accéder à cette instance et interagir avec, par exemple en se créant un compte, en publiant des événements, en discutant dans un groupe. Toutes ces actions sont autant d’informations numériques, donc des données qui sont hébergées sur le disque dur du serveur de l’hébergeur. On peut comparer un hébergeur web à un propriétaire qui mettrait ses locaux à disposition du public. Son rôle est à la fois d’assurer le bon fonctionnement et l’entretien des infrastructures (administration du système), mais aussi de mettre en place et de faire respecter un règlement intérieur (modération, administration), voire d’assurer les bonnes relations avec les propriétaires voisins s’il décide de se fédérer avec eux (politique de fédération).
Le fediverse _(ou la fédiverse, ou le fedivers, c’est comme vous voulez, en fait)_ désigne l’ensemble des logiciels, des hébergements et des données qui pourraient interagir ensemble, parce qu’elles parlent la même langue, c’est-à-dire le protocole Activity Pub. En d’autres termes, le fediverse rassemble tous les comptes, contenus, instances et outils qui sont en capacité de se retrouver au sein d’une même fédération. Attention, il faut distinguer fediverse et fédération. Plusieurs logiciels utilisent le protocole Activity Pub: PeerTube, Mastodon, Mobilizon, FunkWhale, etc. Ces logiciels parlent le même langage et sont _théoriquement_ en capacité d’interagir ensemble: ils font donc partie du fediverse. Dans la _pratique_, ces interactions n’en sont qu’à leurs débuts, car il faut les imaginer, puis les implémenter dans le code de ces logiciels, puis diffuser ce bout de code en mettant à jour l’installation de ces logiciels sur le serveur des hébergeurs. Lorsque les hébergeurs permettent que leur instance de tel logiciel interagisse avec l’instance d’un autre hébergeur, alors ces deux instances interconnectées forment un petit bout de fédération. Au sein du fédiverse, il n’y a donc pas _une_ fédération mais de nombreuses _bulles de fédération_, plus ou moins isolées ou interconnectées.